Son regard exigeant et libre parcourait les arts passés et présents,
l'image et le langage,
dans des travaux inédits et de qualité.
Ce blog réunit quelques articles des 7 numéros parus de 2010 à 2012.
mercredi 15 décembre 2010
La Nuit Etoilée n° 2, novembre 2010
Editorial : Pourquoi la Nuit Etoilée?, Dorothée SERS-HERMANN
Dossier: Vie artistique, vie de sainteté?
Du rôle de la matérialité dans la pratique artistique, Pascal ROUSSE
Les porteurs de lumière, Dorothée SERS-HERMANN
"Je crois aux nuits." Autour du poème de Rainer Maria Rilke, Dorothée SERS-HERMANN
La résurrection, Pascal ROUSSE
Mort, sainteté, lumière, Eléonore Diane DUPRET
Cultures contemporaines
Sur les chances d'un renouveau de la radicalité avant-gardiste, Pascal ROUSSE
Pourquoi la Nuit Etoilée?
Editorial du n° 2, par Dorothée Sers-Hermann
Dans cette nuit, quelle est l’orientation idéale ? À partir de quoi parler, quelles sont les bases d’une réflexion critique, qui soit complètement libre mais tout de même engagée ? Voilà les questions qui se posent dès lors que nous commençons à penser, à écrire pour être lus.
Pour réfléchir sur les sujets qui nous occupent, il faut obligatoirement se mettre en avant, se mettre en jeu. C’est le risque que nous prenons lors même que nous exerçons notre pensée : partir de quelque part, d’une théorie, afin de dérouler le fil des idées qui en découlent.
Ce point de départ n’est pas un dogme, mais plutôt un parti-pris, un être en avant au lieu d’un être-là, pour reprendre l’analyse de Heidegger. Notre être est fait de passé, de présent et de futur, nous avons donc la possibilité d’embrasser, avec tout le recul nécessaire, le temps.
Avoir des idées, être véritablement dans le dialogue et dans l’échange est devenu urgent. Sans haine, il faut accepter que ces échanges ne soient pas parfaits, car ils émanent d’êtres imparfaits. Avoir l’idée de la Chine est nécessaire pour aller en Chine ; cependant le voyage réel nous apprendra que notre tête était farcie de clichés. Peu importe, puisque le voyage, déclenché pourtant sur une théorie, trouve un face-à-face et par conséquent entraîne la véritable découverte.
L’étoile, dans toutes les traditions antiques, est métaphysique : elle montre l’au-delà, ce vers quoi l’homme se sent aspiré sans pourtant pouvoir le connaître. Elle est la limite de la connaissance, tant ses sœurs sont nombreuses et inquantifiables, et l’image de la beauté. Dans la Bible, elle est annonciatrice du Salut et indique le chemin vers Dieu. Plus près de nous, c’est aussi « l’étoile qui danse »[1] de Nietzche, avec laquelle joue le créateur débarrassé de ses fardeaux ; enfin, nous avons tous à l’esprit le merveilleux tableau éponyme de Van Gogh – une peinture de voyant. Or, en tant qu’artistes, nous voulons voir l’étoile… et si possible danser avec elle.
C’est pourquoi nous avons choisi ce titre de La Nuit Étoilée. La nuit étoilée, c’est avoir l’intuition, dans un ciel sombre et comme désespéré de son opacité – nuit de la culture, nuit du profit économique, nuit de la fin des utopies –, des étoiles que nous cherchons à découvrir, à sentir. C’est vouloir monter vers elles, les voir face-à-face, dans la vérité. Sans avoir peur.
Le politiquement correct de notre époque, qui se trouve dans la frayeur, dans l’intuition (réelle !) que l’idée de l’étoile est imparfaite, voudrait nous empêcher d’exprimer tout simplement cette idée de l’étoile et de la confronter à la réalité, ou plus banalement, d’échanger autour de nos idées de l’étoile. Chacun est infirme et personne ne peut s’exprimer, puisque personne ne sait vraiment ce qu’il faut dire – c’est exactement la porte ouverte à un consensus muet, auquel tous obéissent superficiellement tout en le critiquant intérieurement.
Pour aller vers l’étoile, nous construisons l’échelle. Elle peut être faite de corde ou de bois, partir de la maison ou du cœur, venir de tel pays ou être dans tel livre. Mais faire cette échelle, c’est avoir l’idée de l’étoile, et prendre parti d’essayer de la découvrir, jusqu’au bout de la nuit.
(Editorial du numéro 2 de la Nuit Etoilée, octobre 2010)
[1] Voir Ainsi parlait Zarathoustra, Prologue, § 5, Gallimard, coll. « Folio Essais », 1992, p. 26.
Les porteurs de lumière
"Je crois aux nuits." Autour du poème de Rilke
lundi 6 décembre 2010
La Nuit Etoilée, n° 1, septembre 2010
SOMMAIRE DU N°1
Dossier: Création et nature
Elena Schwarz, la liturgie cosmique, Tatiana GORITCHEVA, traduction Arina KOUZNETSOVA
Quelques réflexions sur le rapport de l'homme à la nature, Dorothée SERS-HERMANN
L'unicité, notre place au monde, Eléonore Diane DUPRET
Le Tétramorphe
Cultures contemporaines
A propos de Wu Guanzhong, Dorothée SERS-HERMANN
Control, d'Anton Corbijn, Pascal ROUSSE
Illustrations Ulla ROUSSE, Dorothée SERS-HERMANN
Graphisme Ulla ROUSSE
Quelques réflexions sur le rapport de l'homme à la nature
Par Dorothée Sers-Hermann
Même si nos mentalités commencent à évoluer, il y a urgence à se poser la question de notre rapport à la nature, à ce qui nous entoure et à ce que nous en faisons. Quelques pistes.
Unicité, notre place au monde
Par Eléonore Diane Dupret
L’unicité, notre
place au monde
La religion relie. La religion chrétienne fait de nous, par la
communion, des parties de son corps tout comme l'ensemble des gouttes d'eau de
l'océan constituent les océans. Mais tout le mystère de ce corps, dont nous ne
sommes que des gouttes d'eau, c'est que chaque goutte d'eau est unique et
différente. Le bleu total n'est pas constitué de deux bleus semblables. Ce
talent qui est en nous, et la tâche que nous avons à accomplir, ce que nous
avons à être et qui est conçu en nous dès le sein de la mère, peut-être
que nous allons la réaliser, mais il n'y a que nous au monde qui puisse la réaliser.
Personne, dit-on, n’est indispensable, mais toute personne est irremplaçable.
Nécessité
Ce qui ne peut pas ne pas être. Ce qui ne peut être autrement qu'il
n'est. Ce qui est important pleinement. Ce qui résiste comme n'étant pas une illusion,
au-delà de tout, au plus profond de la nuit.
Liberté
Possibilité en acte de renouveau continuel et de la rencontre à l'autre
et à l'ailleurs ouverte.
Force inextinguible qui dépasse, transforme ou transcende les
contraintes.
Force de liberté : aptitude à rendre inaltérables, inatteignables les
fondamentales de notre être.
Le Tétramorphe
À propos de Wu Guanzhong
Grues dansant, encre sur papier, 2002, 135 x 67 cm. |
Par Dorothée Sers-Hermann
Par la grâce de son pinceau, par la richesse de ses inspirations et la subtile alliance qu'il a pu réaliser entre tradition et modernité, Wu Guanzhong est un des très grands maîtres de notre époque.
Control, d'Anton Corbijn
Par Pascal Rousse
Un film qui est resté imprimé
dans les rétines de ceux qui l'ont vu... Au-delà de la figure
romantique de la rock-star
révolutionnant la musique et
disparue dans l'éclat de la
jeunesse, Anton Corbijn apporte à la vie de Ian Curtis, le leader du groupe Joy Division, un nouvel
éclat.
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